Semaine de la persévérance 2015-2016 : entre découvertes et partages
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La quatrième édition de la Semaine de la persévérance s’est déroulée du 14 au 20 mars. Plus de 300 actions ont été organisées au sein des établissements de l’académie de Versailles pour promouvoir l’accrochage scolaire et mettre en valeur l’implication des élèves dans leur établissement et leur scolarité. Retour sur une semaine riche en découverte et en partage.
Pour cette quatrième édition de la semaine de la persévérance, l’académie de Versailles a eu l’honneur d’être parrainée par l’ex-basketteur professionnel Yohann Sangaré. Tout au long de la semaine ce parrain soucieux de l’avenir de la jeune génération, a offert de son temps et de sa personne pour rappeler l’importance de l’école et expliquer pourquoi il a décidé de reprendre ses études à 32 ans pour devenir manager général de club sportif.
C’est au lycée Jean-Jacques Rousseau à Sarcelles, dans l’amphithéâtre face à 80 élèves de seconde, première et terminale en option basket, que le parrain a donné le coup d’envoi de la semaine de la Persévérance. Il est accompagné du basketteur Samuel Nadeau, également à la « retraite » et impliqué dans la vie sportive à Sarcelles. Yohann Sangaré confie aux lycéens comment il a vécu son départ à 14 ans pour intégrer une école de basket aux Etats-Unis, avant de renoncer à ses études pour réaliser son rêve de basketteur professionnel.
« Tôt ou tard on a besoin d’un diplôme »
Aujourd’hui qu’il a repris le chemin des études, il se rend compte à quel point l’éducation est importante et veut le partager avec les plus jeunes : « si je suis devant vous aujourd’hui, c’est parce que je pense que tôt ou tard on a besoin d’un diplôme. Il faut vous trouver une motivation pour persévérer à l’école, faites-le pour vos parents, faites-le pour vous, a encouragé le parrain. Une carrière sportive c’est super, mais c’est un milieu où la retraite arrive très rapidement. Il faut penser à la suite : trouver du travail, mais sans diplôme, ni qualifications professionnelles, c’est compliqué ». Autre défi tout aussi compliqué : retenir des jeunes impatients de jouer au basket : assis plus d’une heure et demie. Alors après un temps de questions-réponses, c’est naturellement sur le terrain que s’est poursuivi le partage d’expérience.
Lâche pas l’école !
La semaine de la persévérance va au-delà des rencontres intergénérationnelles et du partage d’expériences, c’est l’opportunité de redonner confiance et motiver les élèves. Démonstration au lycée Anna de Noailles à Luzarches, où les enseignants ont décidé de récompenser les élèves les plus persévérants. Dans le CDI, devant l’arbre de la persévérance, chaque élève se voit remettre le bracelet « lâche pas l’école » et un message d’encouragement pour sa participation et son travail.
En le lui nouant au poignet, le professeur l’encourage ne pas lâcher l’école et à persévérer malgré les problèmes d’ordres scolaires ou familiaux qu’il rencontre. Journalistes en herbe du journal du collège, photographe de l’atelier photo, buffet petit-déjeuner : on ne badine pas avec la persévérance pour ces collégiens !
Autre ambiance, autre public à la mairie d’Ermont Eaubonne. Près de deux cents professeurs sont présents à la conférence de la canadienne Anne Lessard. Car la semaine de la persévérance c’est aussi des échanges et des conseils entre professionnels, afin de mieux appréhender et trouver des solutions face au décrochage scolaire. La chaire de recherche de la commission scolaire de la région de Sherbrooke sur la persévérance et la réussite des élèves, parcourt le monde pour défendre une méthode de travail qui a fait ses preuves au Canada.
Le Canada en première ligne contre le décrochage
La solution canadienne au décrochage scolaire, axée sur trois points : la pratique pédagogique, l’implantation des programmes Trait d’union et Pare-Chocs (déterminer le profil des élèves en difficultés ou décrocheurs, analyser leur dossier, repérer leurs points forts, s’intéresser à leur entourage et leurs relation, etc) pour enfin proposer un programme de prévention au décrochage aux élèves à hauts risques. Curieuse des troubles du comportement, de la relation professeur-élèves et du climat dans les classes, la professeure a expliqué comment son équipe et elle, interviennent dans les classes pour soutenir les enseignants, les aider à diversifier et rendre leurs cours plus accessibles.
Si pendant trois heures la Canadienne a su passionner ses collègues français, nul doute que son travail outre-Atlantique porte ses fruits. En attendant que l’idée germe dans notre système éducatif, les professeurs et les équipes pédagogiques, font au mieux pour perdurer l’esprit de la semaine de la persévérance au quotidien. La cinquième édition de la semaine de la persévérance scolaire sera l’occasion d’innover toujours davantage dans la pédagogie de la persévérance scolaire. Un centre de ressources et d’expertises est dans les cartons. A l’année prochaine !
Les quelques exemples évoqués ci-dessus représentent une infime partie de la mobilisation des équipes pédagogiques et éducatives, dont on peut retrouver les réalisations sur le site de la persévérance scolaire : lachepaslecole.ac-versailles.fr
Sadia Mandjo